Contact
Pour toute demande ou question, veuillez vous adresser au Père Bogoljub Popovic à l'adresse suivante : b-popovic@bluewin.ch
Maison paroissiale
dom
Рубрика: Aux fidéles, fr    5.804 пута прочитано    Датум: 29.11.2011    Одштампај

La fête patronale

Cette fête patronale ou « Nom de baptême », dans la famille chrétienne orthodoxe, est un moment de prière, c’est la fête de la « Petite Eglise ». Ce jour-là on célèbre un des Saints, qui est devant Dieu notre protecteur et qui prie pour notre maison et notre famille. Quant à l’instauration de la célébration de la fête patronale, les avis divergent. Selon les uns, l’origine de la fête est en rapport avec sa deuxième appellation « Nom de baptême », démontrant ainsi que la fête patronale commémore le jour de baptême des chefs de tribu et de leurs familles. Ceux-ci ayant choisi pour protecteur le Saint dont la fête tombait le jour de leur baptême. Le grand nombre de fêtes patronales différentes témoigne que le jour de baptême était choisi pour coïncider avec le jour de fête du Saint particulièrement vénéré par la famille.

Selon les autres, la fête patronale chez les Serbes a remplacé, lors du baptême, le culte païen du foyer.

Les missionnaires ont rencontré parmi les tribus serbes le culte du foyer. Celui-ci était vénéré par la population et les missionnaires avaient compris qu’ils auraient de la peine à le déraciner. Alors, les missionnaires ont proposé aux nouveaux baptisés de choisir et de fêter un Saint chrétien, au lieu d’adorer toutes sortes de forces et de divinités païennes. Sans prendre en considération l’exactitude de l’une ou de l’autre théorie, on peut constater que de tous les orthodoxes, seuls les Serbes célèbrent cette fête. Cette fête patronale est devenue, dans le peuple serbe, une forme particulière de spiritualité et de prière. A travers la vénération du Saint que Dieu avait glorifié, les familles serbes s’adressent, par la prière et par les symboles de circonstance, à leurs saint Protecteur le jour de sa fête, en lui demandant d’intercéder en leur faveur auprès du Seigneur. C’est le sens de la fête patronale.

Afin que le sens de la Fête patronale soit compris correctement et transmis en tant que l’héritage familial, le saint Synode des archevêques de l’Eglise serbe, a établi le règlement concernant cette fête.

« Etant donné que le « Nom de baptême » est la fête de la « petite Eglise », c’est-à-dire de la famille, même la plus petite famille est tenue d’observer cette fête. Lorsque le fils quitte la maison familiale, et surtout lorsqu’il fonde son propre foyer, il est tenu de célébrer la fête patronale même si le père la célèbre aussi chez lui. Lorsque les fils veulent fonder la famille, ou célébrer indépendamment la fête patronale, ils sont tenus d’en informer le père en signe de respect envers lui. Au cas où le père refuserait, ou ne voudrait pas « remettre » la fête, les fils sont tenus d’en aviser le prêtre de leur église pour recevoir de lui le conseil et la bénédiction. »

L’icône du saint patron – Dans chaque maison serbe, sur la place d’honneur dans la pièce principale (si c’est possible à l’est), devrait se trouvait l’icône du Saint Patron. Devant l’icône est suspendue une petite veilleuse à l’huile ; c’est l’endroit où se réunit toute la famille pour prier.

L’eau bénite lors de la célébration de la fête

Dans certaines de nos régions, avant la fête, le prêtre vient à la maison bénir l’eau. Pour ce rite, la maîtresse de maison prépare : un récipient (rond d’habitude) plein d’eau fraîche, une branche de basilic, l’encensoir, le charbon et l’encens, ainsi que la liste des noms des membres de la famille. Avec l’eau bénite on asperge les membres de la famille, les pièces de l’appartement, et avec ce qui en reste, la maîtresse prépare le pain de fête. S’il n’y a plus d’eau bénite, le pain se prépare avec l’eau qui a été bénie lors de la fête de l’Epiphanie.

Les symboles sans lesquels la fête patronale ne peut pas avoir lieu

Le cierge de fête – est fait de cire. Le cierge symbolise la lumière du Royaume de Dieu. A toute l’assistance, par sa lumière, il rappelle la lumière du Paradis dans laquelle vivent les Saints. Tous les chrétiens devraient aspirer à cette lumière, et montrer cette lumière par leurs œuvres, selon ce que le Seigneur avait dit à ses disciples : « Que votre  lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Mat.5,16).  La célébration de la fête patronale commence lorsqu’on allume le cierge. Après son retour de l’église, où il est allé pour faire bénir les grains de blé cuits et le pain de fête (pain d’offrande), le maître de maison allume le cierge, s’en occupe avec respect, suit sa façon de brûler. Quand la fête est finie, on éteint le cierge, on le range, pour l’allumer plus tard au cours de l’année, surtout la veille de grandes fêtes, avant la prière.

Les grains de blé – Ce sont les grains de blé cuits la veille de la fête, ensuite haché, puis sucré. Certaines familles ne hachent pas le froment, les grains restent entiers, (les deux façons sont justes). Dans sa prière de bénédiction, le prêtre prie que le Seigneur bénisse tous les fruits apportés, ainsi que les personnes qui les mangeront par la suite, car ces fruits ont été présentés à la gloire de Dieu, et en hommage au Saint que l’on fête, ainsi qu’en souvenir de ceux qui sont morts dans la foi (les ancêtres qui nous ont transmis la fête patronale). Il faut préparer les grains de blé pour chaque fête (pour celle de Saint Elie, et de Saint Archange Michel), car ils ne se préparent pas pour le repos de l’âme  du Saint dont c’est la fête, mais à la gloire de Dieu et en hommage au Saint, ainsi que pour le repos de l’âme de nos ancêtres qui nous ont transmis cette fête.

En annexe nos donnons une des façons de préparer les grains de blé.

Recette pour les grains de blé :

Ingrédients : 500gr de grains de blé (froment), 500gr de cerneaux de noix et de sucre,

2 sachets de sucre vanilliné,

2 à 3 cuillères à soupe de sucre en poudre,

½ cuiller à café de noix de muscat moulu,

Une pincée de clous de girofle moulu et une pincée de cannelle.

Nettoyer les grains de blé, les laver dans l’eau froide dans une passoire, les mettre dans une casserole avec de l’eau froide et cuire jusqu’à ce que les grains deviennent tendres, (jusqu’à ce qu’ils éclatent). Lorsqu’ils sont cuits, les égoutter soigneusement, les étaler sur un linge de cuisine propre pour que l’eau de cuisson soit bien absorbée, ensuite les hacher dans un hachoir à viande, ou, au moins, les écraser. Dans la masse, ajouter les noix moulues, le sucre et les épices susmentionnées. Travailler toute cette masse avec les mains jusqu’à ce qu’elle devienne homogène, ensuite la disposer joliment sur un plat de service. Il est souhaitable d’imprimer la croix sur la surface ou de la former de noix moulues. Placer une petite branche de basilic au milieu. Garder au froid jusqu’au moment de servir.

Le pain de fête (pain d’offrande)

Ce pain spécial, et le froment de fête, sont présentés à la gloire de Dieu et en l’honneur du Saint que l’on fête. Dans la prière de bénédiction, nous demandons au Saint Patron d’intercéder pour nous auprès du  Seigneur, et « d’accepter cette offrande sur son autel céleste »  En présentant les symboles de la « slava » (nom serbe pour cette fête) devant Dieu comme un modeste don, nous Lui rendons grâce pour tous les biens dont Il nous a comblés. Nous Le prions aussi de bénir notre offrande afin que tous ceux qui en mangeront plus tard, soient sanctifiés. C’est le sens spirituel de la présentation des symboles de la « slava », et il ne faut pas renoncer à cette pratique pour des raisons insignifiantes.

Si c’est le prêtre qui coupe le pain avec le maître de maison, alors, après la bénédiction du vin, du froment et du pain, il le coupe en forme de croix, arrose légèrement de vin. et en l’élevant, le tourne avec le maître de maison.

Dans certaines de nos régions, on amène les symboles de la « slava » à l’église pour les faire bénir et sanctifier. Dans d’autres, on n’amène que les grains de blé cuits, et à la maison, à la table de fête, le maître de maison rompt le pain avec son parrain, ou avec un membre de famille. Cette pratique s’est installée pour des raisons différentes (l’éloignement de l’église, nombre insuffisant de prêtres pour accomplir le rite, etc.) Dans de telles circonstances se sont créées les coutumes populaires autour de la table de fête, où celui qui préside à la prière de maison au cours de la fête (maître de cérémonie), récite des prières et des louanges à la gloire de Dieu et en l’honneur du Saint que l’on fête. Il porte aussi des toasts à la santé du maître de maison et des membres de la famille. C’était une sage décision, car, par ces coutumes, notre peuple a pu garder sa foi et sa « slava » à travers des siècles, sans l’église et sans prêtre.

L’Eglise exige que dans tous ces rites et coutumes différentes, le sens essentiel de la « slava » soit respecté, afin de savoir ce qu’il faut préparer pour cette fête, et ce qui est secondaire.

Recette pour le pain de la « slava »

Ingrédients : 1kg de farine, ½ l d’eau, 40gr de levure de boulanger, 1 c à café de sel, 10gr de sucre, 4 c à soupe d’huile de tournesol, un peu de zeste de citron râpé (facultatif). Si l’on désire un pain plus grand, augmenter les proportions.

Délayer la levure dans 1dl d’eau tiède avec 1 c à café de sucre et de farine, laisser lever dans un endroit tiède. Pendant ce temps mettre la farine tamisée dans un grand saladier et le laisser aussi au chaud. Lorsque la levure a bien levé, la verser dans le saladier avec la farine. Ajouter l’eau, le sucre, le sel, l’huile et, si l’on désire, le zeste de citron, travailler la pâte jusqu’à ce qu’elle commence à se décoller des parois et que les  bulles apparaissent sur sa surface. Couvrir la pâte avec un torchon et laisser lever dans un endroit tiède. Ensuite, sortir la pâte sur une planche poudrée de farine et la pétrir pour faire disparaitre des bulles. Mettre la pâte dans un moule rond chemisé aux rebords hauts. Dissoudre une cuillère de sucre dans ½ verre d’eau et en enduire le pain pour lui donner une belle couleur. Le pain peut être décoré avec une fine tresse faite de la même pâte que le pain, (ou d’une autre pâte faite de farine, de sel et d’eau). Cette tresse se place tout autour du pain, à son bord, une partie de cette tresse étroite est placée au milieu du pain en forme de croix, et dans les quartiers ainsi formés il faut obligatoirement placer 4 petits carrés de pâte abaissée avec des initiales ИС ХС НИ КА. On peut ajouter aussi d’autres décorations: petite grappe de raisin, épi de blé ou colombe. Au milieu du pain on plante d’habitude un brin de basilic. Lorsque le pain est fini, on le met cuire dans le four préchauffé  à la température de 200°C, une heure environ. Quand il est cuit, on le sort du four, et on le laisse reposer quelques minutes dans le moule afin qu’il refroidisse un peu. Ensuite, on le sort du moule, on l’enveloppe dans un linge propre, et on le laisse refroidir entièrement.